Descriptif Nightmare :
Etrangement, je ne suis pas né sur une planète comme la plupart des hommes. Ma mère était le commandant amiral d'une flotte de traqueurs. Elle effectuait une mission de deux ans lorsqu'elle est tombée enceinte, et elle a dû accoucher à bord de son vaisseau.
A ce qu'on m'avait raconté, ce fut un accouchement particulièrement difficile qui empêcha ma mère de diriger sa flotte durant seize heures. Seize longues heures qui permirent aux fugitifs que ma mère traquait de prendre une avance stratégique sur elle et de lui tendre une embuscade.
La suite fut un véritable carnage, sa flotte entière se précipita tête baissée dans un guet-apens. Et le commandant amiral vît ainsi les deux ans de cette traque acharnée s'achever sur un échec cuisant.
"Tout ça c'est la faute de ce bambin !" Avait rugit le second sur sa supérieure.
"Tu penses que je ne le sais pas !" Avait-elle rétorqué d'un encore ton plus glacial. "Cet enfant a provoqué ce désastre, c'est un véritable cauchemar !"
Suite à cet évènement tragique, le peu de vaisseaux restant de l'immense flotte rentra sur sa planète mère. Et ce fut au commandant amiral d'expliquer les raisons de l'échec de la mission qui avait coûté tant de ressources à la planète.
Finalement, on la considéra comme seule responsable. Ma mère fut destituée de ses titres et rejetée de l'armée des traqueurs. Elle fut assignée en tant que simple soldat à la surveillance du petit bouclier de la colonie la plus éloignée.
Quant à moi, aussi surprenant que cela puisse paraître, je fus arraché à ma mère et élevé par l'ingénieur militaire de l'armée. On me nomma, malheureusement les gens m'appelèrent trop vite "Cauchemar" ou "Nightmare" pour que je me souvienne de mon vrai nom.
J'appris pas mal de chose sur la stratégie militaire et les tactiques de guerre. Je devins rapidement doué dans ce domaine, si bien que le jour de mon dix-huitième anniversaire, on me nomma à la tête d'un bataillon de huit traqueurs.
"En hommage à ta mère. Nous baptisons ton bataillon sous le nom de L'Embuscade." Ces mots furent écrits de la plume du haut général et la lettre fut glissé sur mon bureau dans ma cabine personnelle par je ne sais qui.
Ainsi, je commençais à effectuer mes premières missions de traqueur. Etait-ce le destin ou le hasard qui m'avait mené à suivre les traces de ma mère ? Je ne le saurais probablement jamais.
Toujours est-il que je ne me débrouillais pas trop mal aux commandes de mes huit traqueurs. Bien sûr, j'étais encore trop jeune pour avoir effectué de véritables combats. J'avais cependant accomplis toutes les missions que l'on m'avait assignées. C'étaient pour la plupart, des traques de sondes ennemies qui repartaient de notre planète mère ou de nos colonies avec trop d'information.
Quatre années se s'étaient écoulées depuis la création de L'Embuscade. C'était avec fierté que je pouvais clamer que nous avions pris une certaine importance sous mon commandement. Mes hommes et moi-même étions désormais l'équipe de traque numéro 2. Et l'on venait de nous confier une mission de la plus haute importance.
En effet, les rapports de nos experts affirmaient que nous avions été espionnés sans le savoir pendant deux semaines consécutives par le même groupe. Rapport inquiétant mais plus inquiétant encore, c'était la flotte de quarante petits vaisseaux ennemis en approche.
Nos experts en espionnage avaient affirmés que vu leurs tailles sur les scans, il ne pouvait s'agir que de vaisseaux de type chasseurs légers. Et c'est L'Embuscade qui avait été choisi pour intercepter cette flotte.
Nous étions partis le matin même et nous les avions atteints rapidement. Malheureusement, lorsque nous arrivâmes, nous ne vîmes aucun chasseur léger. Oh, il n'y avait aucun danger pour nous, il ne s'agissait que de quarante satellites solaires dérivant vers notre position.
Ma première vraie mission de bataille était donc une fausse alerte.
Mais ce fut sur le chemin du retour que l'horreur nous parvint.
Un immense vaisseau, entièrement noir s'approchait de notre belle planète. Il avait la taille d'une lune et la forme d'un gigantesque clou pointant vers notre chez nous.
Si nous pouvions l'apercevoir, c'est qu'il était déjà trop tard. Un regard vers mon second me permis de lire le reflet de mon propre désespoir.
C'est avec rage et impuissance que je vis l'effroyable structure métallique se mettre en marche. La tête du vaisseau noir se mit à tourner, encore et encore, de plus en plus vite, créant d'immenses arcs électriques violets et bleus entre l'anneau tournoyant et le corps. Les éclairs s'accumulèrent avec tant de force et de pression que lorsque l'engin de mort tira, je cru voir une supernova se déclencher. Le rayon d'éclair frappa notre planète mère de plein fouet et je n'eus aucune difficulté à entendre mes compatriotes hurler de douleur au terme de leurs existences. C'était impossible évidemment, mais le chagrin que je ressenti ce jour-là me laissa une plaie béant en pleine poitrine.
Je ne sus jamais pourquoi mais dans les secondes qui suivirent, mon chagrin disparu momentanément et ma rage se déchaîna. C'est la fureur dans l'âme que j'hurlais à mon équipage.
"Je me vengerais ! Je les vengerais tous !
Etoile de la mort, nous te traquerons et nous t'anéantirons, j'en fais le serment !!"
Mais nous étions encore loin de notre vengeance. En effet, en l'état actuel des choses nous ne pouvions rien faire de concret. Aussi je donnais l'ordre de quitter ce secteur et de rejoindre l'une de nos colonies. Tandis que les réacteurs s'allumaient, je décidais de fermer la procession et je vis donc disparaître un par un les traqueurs de ma flotte avant de les suivre.
Malheureusement je pus entendre une explosion résiduelle provenir de l'emplacement où c'était tenu ma planète mère. Un immense débris métallique avait été projeté vers nous et il nous heurterait de plein fouet si je n'agissais pas maintenant. Vif comme l'éclair, je poussais à fond le levier de commande des propulseurs. Projetant la moitié de l'équipage au sol sous la puissance de la propulsion, notre traqueur disparu dans l'hyperespace.
J'avais réagis si vite que mon second n'avait guère eu le temps de programmer notre destination, nous nous retrouvions donc dans un secteur inconnu.
"Commandant ! " M'interpella le mécanicien en charge de la salle des moteurs.
"Quoi ? " Répondis-je froidement sous l'effet de la colère.
"Les réacteurs ont tous grillés sous votre démarrage brutal et on est à sec de carburant. Il faut faire escale quelque part.
- Et tu vois une planète dans le coin ? Y'a rien du tout !
- C'est pourtant vous qui avez démarré si brutalement."
Je lui lançais un regard si noir qu'il se recroquevilla sur place.
"On serait tous mort si je n'avais pas réagi ! On va devoir dériver et lancer des sos."
Et nous dérivâmes, plusieurs jours, puis plusieurs semaines. Nous manquions désormais cruellement de vivre et d'oxygène. Une mutinerie se déclencha, l'équipage s'entretua jusqu'à ce que finalement ne reste à bout de force que mon mécanicien, mon second grièvement blessé et moi.
"Night ? " M'appela le mécano alors que nous étions étalés dans la salle d'observation. "C'est pas une planète ça ? "
Une certaine familiarité c'était installée entre nous et je tournais la tête dans la direction qu'il m'indiquait.
"Si. " Répondis-je en mettant le plus d'espoir possible dans ma voix. "Tu nous poses ?
- Ça risque de ne pas être agréable.
- Je vais rester avec le second. "
L'atterrissage fut catastrophique mais je survécu une fois de plus et à mon grand désespoir, mes deux autres compagnons non. Mon second succomba à ses blessures et mon mécano n'avait pu s'attacher dans la salle des machines et s'était rompu le coup lors du choc.
J'étais seul, fatigué, affamé, découragé mais plein de haine lorsque la porte du sas s'ouvrit. Sans trop comprendre ce qu'il sa passait, je descendis et vis une multitude d'armes braquées sur moi.
Un homme d'allure plus qu'impeccable s'avança vers moi et son costume d'un blanc neigeux m'éblouit.
"Bordel, mais t'es qui toi ? "
Visiblement, l'amicalité n'était pas son fort non plus. Aussi, sans me soucier des viseurs pointés sur ma tête, je sortis tranquillement mon couteau.
"Je dérive depuis des mois. J'ai tué la moitié de mon équipage qui se rebellait avec ce couteau. Et quand enfin je me pose, voilà l'accueil qu'on me réserve." Rétorquai-je d'un ton de défi.
L'autre gars me souris sans même un regard vers le couteau.
Il n'y avait que deux raisons à un tel sourire :
Soit il allait me proposer de m'aider. Soit il allait m'exécuter.
Plusieurs longues minutes s'écoulèrent alors que nous nous regardions droit dans les yeux. Je me redressais finalement lentement. J'étais, encore une fois à ma grande surprise, toujours vivant, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose, j'avais en face de moi un allié potentiel.
Je rangeais tranquillement mon couteau et tendis une main diplomatique vers l'homme en blanc. Mieux valait faire preuve de sagesse, ces gars avaient des moyens visiblement considérable et une attente diplomatique était une excellente solution à ma survie.
Si je les rejoignais, ce serait sur la voie de la diplomatie !
Ou serait-ce pour mieux préparer la vengeance en vue ? 
